The artists of the Charivari pay hommage to Daumier upon his return to the newspaper in 1864 with a banquet:

 

La rentrée de Daumier au Charivari vient d’être fêtée dans un banquet où les célébrités de toutes sortes se coudoyaient.

Cet hommage rendu à l’éminen caricaturiste avait été voté d’enthousiasme par un groupe de ses admirateurs, et ce groupe a fait boule de neige, si bien que le restaurant Champeaux a été envahi au jour fixé par une foule sympathique, heureuse de témoigner en quelle estime elle tient notre dessinateur.

Barye, Corot, Daubigny et tant d’autres, littérateurs ou artistes, ont salué de leurs acclamations les toasts qui ont été portés au crayon puissant, l’honneur de notre journal.

Cham était de la fête, et son esprit inépuisable a jeté une note gaie dans ce concert affectueux.

Carjat a prononcé un speech très amusan. – “Messieurs, a-t-il dit, j’avais fondé un journal qui, dans mes espérances les plus présomptueuses, ne devait vivre que six semaines; eh bien, grâce à Daumier, grâce à sa collaboration secourable, le Boulevard s’est chauffé pendant un an au soleil de la publicité; et il vivrait encore si l’abonné fugitif n’avait pas pour mission d’étonner le monde par son ingratitude! – A Daumier! qui a fait vivre un an en le touchant de son crayon magique l’enfant chéri, mais maladif qui sans lui n’aurait jamais pu percer sa première et son unique dent!…”

Quant au Charivari, qui grâce à Dieu, a son ratelier au complet, il considère comme un devoir de s’associer au toast de Carjat en poussant ce cri du coeur: – A Daumier! et puissions-nous un jour célébrer la soixantaine de son mariage avec la rue du Croissant!

Louis Leroy.